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Photo courtesy of Marianne Duval.

À voir : La pièce de théâtre « On verra » au Studio B de la Nouvelle scène

By Jennifer Larocque on March 9, 2016

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Il fait doux à Ottawa. J’ai ma tuque en grosse laine. Il fait trop chaud pour ça, mais j’y vais pour le style. La sortie? La pièce de théâtre « On verra » du dramaturge franco-ontarien Philippe Landry, l’un des cinq auteur(e)s émergent(e)s associés au Théâtre du Trillium, présentée dans le Studio B de la nouvelle Nouvelle Scène (LNS). Eh, oui! J’étais bien excitée de pouvoir l’expérimenter pour la première fois depuis le début de son projet de construction.

J’ai trouvé tout d’abord que la structure était imposante de l’extérieur. J’ai mis le pied à l’intérieur pour me sentir bien chez nous. Tout de suite, on sent le caractère expérimental du théâtre. Le vide : des espaces qui permettent une liberté créatrice et une autorité sur ce que peuvent devenir ses murs. Les planchers sont en béton, les plafonds sont hauts, le tout éclairé par des ampoules suspendues. Industriel, mais accueillant. C’est la première d’ « On verra ».

La pièce est un travail collaboratif entre le dramaturge, Philippe Landry, et le metteur en scène, Eric Perron. Un genre d’expérience d’absurdité existentielle. « Est-ce que tu checkes ton téléphone ou est-ce que ton téléphone te checke? » ou encore, « J’ai acheté des Pop-tarts. » comme conclusion d’une conversation intime entre le jeune couple qu’on apprend à connaitre et à comprendre par l’entremise de plusieurs tableaux qui s’enchainent en séquence décousue. Plus on en voit, plus ils finissent par se boucler et on comprend les histoires, tant signifiantes qu’anodines, de leur vie.

J’ai bien aimé le texte simple, parfois rempli de fortes émotions et d’autres fois de banalités qui nous ressemblent et nous font rire. Il traite majoritairement de la parentalité précoce, mais l’auteur a réussi à traiter de tout ce qui est à la base d’une relation – parent, parent en attente ou non.

Quatre éléments réussis qui marqueront votre expérience :

unnamedLE TEMPS

Comme spectateur, on le vit de manière incertaine. On ne sait jamais si on est au début de la relation du jeune couple, au milieu ou à la fin. On ne sait pas combien de temps se passe entre les tableaux. L’absence de chronologie s’apparente bien à l’intemporalité que peut avoir notre monde en cette ère de médias sociaux.

LE DIALOGUE

Celui-ci est parfois drôlement disjoint entre les deux personnages principaux. On reprend souvent la mise en scène des personnages s’opposant, chacun à une extrémité de la scène. À tour de rôle, ils se posent des questions. Un rappel aux moments où le cerveau fonctionne trop vite et se raconte un monologue incertain.

LA DANSE

D’une grande douceur, elle permet une présentation très physique de certains des tableaux du dramaturge. J’ai interprété le tout comme des moments de parfaite symbiose émotive entre le couple. Avant chaque tableau de danse, les personnages vivent exactement la même émotion forte.  Les mouvements de danse les unissent et dégagent une complicité, comme pour marquer les moments où ils se comprennent parfaitement : je suis là, tu es là, on se comprend toi et moi. (Cela dit, mon interprétation n’est pas tout à fait à point avec le tableau de danse qui présente le viol, tableau qui pour moi, demeure incompris dans la trame de l’histoire.)

LE DÉCOR

La scène se trouve au centre du studio, quelques rangées de spectateurs la longeant de chaque côté. Les spectateurs se font face et il y a deux lits sur scène. Une simplicité qui réussit à juxtaposer une intimité incontestable (à laquelle on associe souvent de se sentir bien) avec des moments d’inconfort qui font songer.

Pourquoi se déplacer? Pour questionner. Pour se reconnaitre. Pour rire. Eh bien, vous le verrez!

Le Théâtre du Trillium présente ON VERRA du mardi 8 au samedi 12 mars 2016, à 19 h 30. Acheter des billets.

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