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Katia Café-Fébrissy interprète Ça rime avec vinaigre. Photo: Ali Rodriguez.

Critiques de théâtre : Léna & Ça rime avec vinaigre au festival undercurrents

By Manu on February 10, 2023

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Léna
Première
Crée par Ferline Régis
Mise en scène: Sasha Dominique
Interprétation: Ferline Régis

Ferline Régis (Léna). Photo : festival undercurrents.

Certaines et certains connaissent peut-être Léna sous le nom de Ferline Régis. Dans son cabaret autobiographique en première mondiale Léna, la chanteuse vue sur les écrans en 2019 à La Voix se livre sur les exploits tout comme les défaites de sa carrière de chanteuse. Le tout, ponctué de chants cris de cœur qui nous bercent un instant puis nous bouleversent tout de suite après.

Léna est époustouflante. En réalité, le mot ne semble pas suffisant pour résumer tout ce qu’elle projette sur scène, du moment qu’elle y entre jusqu’au moment où elle en sort. Rien de moins qu’une entrée avec « I feel good », d’abord chanté par James Brown, et une conclusion avec « I’m feeling good » connu pour ses reprises par Nina Simone et Michael Bublé. Nous voilà emmitouflé.e.s dans la performance réconfortante de notre artiste.

Son énergie est magnétique, il est pratiquement impossible de ne pas tout aimer d’elle : de ses robes sexy faites à la main, à sa spontanéité, à son amour pour le public, à son humour discret puis à sa complicité avec le pianiste à ses côtés sur scène (qui n’est d’ailleurs malheureusement pas mentionné présent dans le programme du festival).

Les seuls points faibles de la performance de notre adorée sont les moments où elle nous raconte son parcours. Ce n’est pas que les histoires de son arrivée au Canada de l’Haïti ne sont pas touchantes, au contraire. Par contre, la livraison perd de sa force en raison de ses hésitations constantes; il semblerait que Léna récite un texte qu’elle ne maîtrise pas tout à fait. Il est aussi décevant de n’accéder qu’à si peu d’histoires en lien avec sa carrière (peut-être une faute de temps ?).

Léna est définitivement une artiste à surveiller.


Ça rime avec vinaigre
Crée et interprétation par Katia Café-Fébrissy
Mise en scène par Katia Café-Fébrissy
Régisseur: Pierre Simpson
KaFé Productions | Toronto ON | 60 mins

Katia Café-Fébrissy interprète Ça rime avec vinaigre. Photo : Ali Rodriguez.

Ça rime avec vinaigre est un croisement entre une mise en lecture théâtrale, de la poésie slam et un récit autobiographique. Mise de l’avant; Katia Café-Fébrissy, une mère concernée par une série d’événements racistes que son fils de sept ans subit dans son école catholique. Avec son texte profondément revendicateur, Katia nous transporte dans les méandres du racisme ancré dans le système d’éducation ontarien.

Tout a commencé quand le petit garçon de Katia a défendu une situation raciste et nommé les faits sur le passé troublant de cette discrimination dans la cour de l’école. Pertes d’amitié, corps professoral discriminant, courriels passifs-agressifs, plaintes ignorées ou banalisées s’enchaînent. Bref, une preuve que demander justice face au racisme est aussi violent sinon pas plus que de pardonner et de se taire.

Spoiler alert: C’est tout le contraire de ce que Katia a décidé de faire. Notre interprète s’est rendu jusqu’au tribunal des droits de la personne pour faire comprendre à son fils qu’il ne devrait jamais s’excuser d’être qui il est. C’est d’ailleurs ce passage qui est le plus puissant; elle se rend et nous rend aux larmes. À noter que son récit autobiographique est ponctué de revendications frôlant le slam qui apporte tout l’aspect revendicateur du texte.

Katia est viscérale. C’est pourquoi elle ne touche pas une fois les deux cintres qui trônent sur scène; la portée de ce qu’elle nous raconte l’en empêche. Elle nous confronte à la deuxième personne. Légère perte de crédibilité lorsqu’elle pose des questions et s’adresse à des chaises vides plutôt qu’aux membres du public.

À noter que Ça rime avec vinaigre est une première pièce francophone au festival undercurrent. Le choix est réfléchi puisqu’il s’avére que le texte de Katia a plus d’un passage anglophone. Pour réellement rendre l’expérience bilingue, il aurait pu être une bonne idée d’y avoir des sous-titres pour les deux langues.

Ça rime avec du vinaigre rappelle l’impact et la force de la rage face à l’injustice.


Ça rime avec du vinaigre et Léna sont sur scène à la Cour des arts du 9 au 11 février et du 9 au 12 février, respectivement, dans le cadre du festival undercurrents. Pour plusieurs renseignements et pour acheter des billets, cliquez ici

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