Par Mariette Delevallée.
Guillaume Sylvestre le dit, le répète et confirme les aspirations du Festival du Film de l’Outaouais : révéler des films et des talents rares du cinéma du monde que les écrans gatinois ne projettent qu’exceptionnellement. Pour cette édition 2014, de nombreux cinéastes canadiens étaient présents et valorisés par une émulation cinématographique unique à la région. Nous avons eu la chance de rencontrer l’un deux, désireux de partager son travail et son temps!
Guillaume Sylvestre, scénariste et réalisateur natif de Montréal, tourne des documentaires depuis une dizaine d’années. “Filmeur” d’histoires réelles et parfois dures, il n’entend pas faire de films polémiques. Pour lui, l’important est de capter une réalité, une vérité, sans qu’aucune position ne soit prise : « C’est au spectateur de se faire sa propre opinion », affirme-t-il.
Pour son film Secondaire V, qui concoure pour le prix étudiant, il a voulu s’immerger dans toute une année scolaire à l’intérieur d’une école secondaire afin de voir évoluer, caméra à l’épaule, une classe d’élèves de dernière année d’Outremont. Le sort a voulu qu’il s’agisse de l’année du Printemps érable et le film a pris une toute autre dimension. Ce qui se voulait être une observation juste et objective d’une classe multiculturelle a été le témoin de la prise de conscience politique de jeunes montréalais, avec les conséquences occasionnées. Secondaire V a suscité une vive polémique à sa sortie en salles mi-janvier 2014 à Montréal, Québec et Sherbrooke. Si vous ne l’avez pas encore vu, il sera projeté sur Canal D le 27 avril prochain à 19h.
Puis, 1er Amour, première fiction, après Durs à cuire en 2007, Sauvage en 2011 et Secondaire V en 2012. L’histoire est celle d’un ado qui découvre les premiers émois de la passion amoureuse et violente, dans un huit clos campagnard et familial. Les décors de la nature canadienne évoquent les scènes bucoliques du roman de Tourgueniev, dont le réalisateur avoue s’être inspiré. Lorsqu’on l’interroge sur son intérêt apparent pour l’adolescence après ses deux derniers films, l’auteur s’étonne, pour lui c’est arrivé comme ça. Entre documentaire et fiction, il y a peu de différences, l’intérêt est surtout de poser sa caméra et de contempler les choses se révéler d’elles-mêmes.
Alors que le FFO touche à sa fin pour cette année, nous vous proposons d’écouter Guillaume Sylvestre dans son entrevue qu’il nous a accordée dimanche, avant de retrouver 1er Amour ce jeudi 20 mars au Cinéma Aylmer, à 20h.
FFO-Entrevue avec Guillaume Sylvestre by Basement819 on Mixcloud
Entrevue diffusée mercredi 19 mars à l’émission Basement 819, sur CHUO 89.1 FM.