Raw. A youthful soul that questions wisely. Poetry sure to bring you back to a moment you thought you couldn’t live through. But in the end, all is good. To all of you who appreciate a francophone voice, Safia Nolin’s compositions will warm up the NAC’s Fourth Stage on November 28th.
« Aujourd’hui, demain
Peut-être que si ma tête quittait mon corps
Et que mon sang virait de bord
Peut-être que si mes mains touchaient le fond
Et que ma langue tournait en rond
Aujourd’hui, demain »
J’ai demandé à Safia, au téléphone : « Et alors, avec tout le brouhaha entourant le lancement de ton premier album, Limoilou, est-ce que ce serait juste de dire que la tune Aujourd’hui, demain décrit ce que tu vis depuis les derniers temps? » « Quand même un peu. J’avais l’impression que je devais changer pour plaire à certaines personnes. Là, je m’en fou. Ben, pas que je m’en fou complètement, mais c’est pour moi que je fais ça, pas pour les autres. » Vous pouvez tout de suite reconnaitre la franchise de Safia Nolin. Tant dans les paroles de ses chansons que dans sa conversation quotidienne. Elle m’explique avec candeur, son tout premier album en main, que sa plus grande joie, c’est qu’il lui ressemble. Il est absolument tout ce qu’elle voulait. Elle le trouve beau. Certes, il y a eu l’ombre d’une crainte. N’ayant jamais vécu cette observation pointue auparavant, comment réagirait-elle fasse à la critique? Elle finit par me dire : « Mais là, j’m’en crisse ».
Confrontée à plusieurs « premières fois », elle avoue avoir vécu des moments d’anxiété. Mais un cercle de professionnels de la musique aguerris l’a bien préparée à vivre ce lancement. Entre autres, Philippe Brault, Pierre Lapointe.
C’est la 44e édition du Festival International de la Chanson de Granby qui propulsa sa carrière, là où elle remporta le Prix SOCAN de la chanson primée pour Igloo, sa première composition originale. Se voyait-elle un jour lancer un disque? « Non vraiment pas. C’est ça qui est fucké. Même quand j’ai fini l’album, je trouvais ça fou. Je n’arrive pas à y croire. » Tout ça en partie grâce à la confiance de sa maman, qui l’a elle-même inscrite à l’École nationale de la chanson à Granby. À sa grande surprise, Safia fut acceptée.
À 15, 16 ans, elle a lâché l’école et ses journées étaient consacrées à écouter des émissions de Fresh Prince et à fumer des bats. Elle n’avait donc rien à perdre quand sa mère lui proposa l’École de la chanson. Elle aimait la musique et en écoutait beaucoup. Elle a toujours eu l’envie d’en faire, mais n’a jamais eu le guts. Elle me confie qu’il y avait même un spectacle de musique à son école secondaire – Le secondaire en musique – auquel elle n’a jamais eu le guts de participer non plus. Eh bien, Safia, la salle de spectacle aujourd’hui s’avère bien plus imposante que celle du Secondaire en spectacle. Je lui demande donc : « Aimes-tu la scène?» « Oui. Beaucoup. J’adore ça. L’échange d’énergie entre le public et l’artiste, c’est intense. Tu le sens beaucoup. » Elle est autodidacte : « Pour l’album, la musique et les paroles sortaient en même temps. Je n’avais jamais essayé et ça a marché. » Le tout sur des airs allant du folk à l’indie rock.
Le Centre National des Arts. Elle a hâte, me dit-elle. Elle se remémore la fois où elle a vu la prestation du groupe franco-ontarien Pandaléon, de bons amis. « C’est thrillant. » Elle avoue n’être venue dans la région que trois ou quatre fois, mais s’empresse d’ajouter qu’elle trouve que le Parlement est super beau. Qu’il ressemble à Hogwarts’ dans l’œuvre littéraire Harry Potter. Puis, je reconnais donc le jeune cœur qui adore les jelly beans du sage esprit qui pond des paroles qui nous bousculent dans un monologue interne sur la vie. Pour ma part, j’aime bien la tune Si seulement, un témoignage de s’être livré à l’amour et d’être tombé. Je lui demande si ça vaut le coût, c’est-à-dire de se livrer à l’amour : « Oui, ça vaut la peine. Un de mes amis m’a dit une fois une citation de Wayne Gretzky : « You miss 100% of the shots you don’t take. » Si tu ne shoot pas, tu rates l’occasion. Dans tout, il faut se donner à 100 %. Il y a toujours des opportunités d’apprendre. »
Certaines chansons nous pincent le coeur, par exemple La laideur, qui est le portrait de sa vie quand « ça allait fucking pas ben. Tout était laid. » D’autres sont plus légères, comme Ce matin, qui reprend les airs d’une comptine de jeunesse qu’elle affectionnait tant, de ses jours de fan de Passe-Partout. Je lui demande donc : « Limoilou. Ça te fait sourire? Ça te fait chier? Ça te fait pleurer? » « Ça me fait sourire. Je suis contente d’avoir habité là. C’est encore full important pour moi. »
Ne ratez donc pas l’occasion de vous laisser charmer par la musique de Safia Nolin, le samedi 28 novembre, en intimité, à la Quatrième salle du Centre national des Arts.
Visionner sa vidéo d’Igloo ou des prestations en direct de Technicolor et Igloo.