Par : Cindy Savard
Un nom propre. Un mot inventé. Probablement un nom de famille, un médicament d’origine grecque. Finalement, selon les membres du groupe, la meilleure hypothèse repose sur l’idée d’avoir voulu créer une bête. Une bête à trois têtes.
Il y a un an, j’assistais au premier concert de Pandaléon. Ce jeudi, j’assistais au lancement de leur premier album « À chacun son gibier ». Parfois on assiste à un show, dans le cas de Pandaléon, on peut parler d’une aventure savamment symphonique.
C’est à St-Bernardin dans l’Est de l’Ontario que naquit la triple sensation. Spécifiquement, c’est dans la « piaule », une cache profondément rurale, que sont inventés tous leurs sons. Frédéric Levac domine en chant et il s’affère joliment aux claviers. Jean-Philippe Levac (le frère de l’autre) s’occupe fièrement de la batterie (et des percussions et des voix aussi!). Marc-André Labelle, guitariste émérite, donne l’impression d’être habité par un corps céleste. Il génère à chaque concert une gamme d’émotions nouvelles. C’est à se demander s’il n’a pas ajouté une sixième corde à son arc tellement l’instrument raisonne. Et bien justement, jeudi on apprenait que le band s’était doté d’une guitare baritone. Une acquisition qui rend l’expérience musicalement enrichissante.
Composé de cinq pièces, leur EP (2012) présentait une gamme de notes bien garnies. Un délectable amalgame de rock alternatif et de musique ambiante qui défie les conventions. C’est chaque fois un choc d’entendre du rock alternatif après s’être laissé bercer par une symphonie qu’on croyait vouée à être éternellement lascive. « À chacun son gibier » nous entraîne plus haut. Les paroles s’enflamment au son, le trio musical forme une entité clairement inderdépendante.
Les membres du groupe célèbrent présentement un moment de gloire. La reconnaissance de leur joyau est en branle, Marc-André le confirme : « La bête se manifeste, elle est affamée. On n’y croyait pas, on est même allés voir au Archambault pour s’assurer que notre album y était. ». C’est pour dire à quel point l’idée même d’un tel succès les ébahis encore.
Tout d’authenticité vêtus, les gars de Pandaléon matérialisent l’énergie de leur album en un fusil qui fait feu pendant les silences. L’instant avant de tirer, le doigt sur la gâchette, prêt à délivrer la bête.
« À chacun son gibier », c’est à s’en vaporiser tout l’été. On n’aura pas le temps de s’en lasser. Tout porte à croire que le prochain chapitre pourrait arriver plus vite qu’on pense, Jean-Philippe insinue un futur très proche : « Ce n’est que le début. On a plein d’idées et on a envie de faire plein de choses, d’aller à plein d’endroits. On a plein d’années devant nous. »
Si vous passez par Sudbury le 29 mai prochain, ils lanceront leur album à 17h au Townehouse (Marc-André souligne que les burgers y sont succulents et juteux. Servis même jusqu’à la fermeture!).
Nous vous servirons l’entrevue complète réalisée avec Pandaléon lors de notre émission, Basement 819 présentée en direct mercredi prochain de 20h à 21h sur les ondes de CHUO 89.1 FM.