Je me tiens à l’extérieure des portes d’entrée de la salle Babs Asper, n’ayant pas trop d’idée dans ce que je me préparais à vivre. Seulement les vagues instructions données par le théâtre que certains sièges risques de se faire mouiller, qu’il y a de la brume, qu’il y aura de la participation de l’audience (et de se croiser les bras si nous ne souhaitions pas nous faire demander de participer). Certains sièges seront des poufs au sol, d’autres des petits bancs, et encore d’autres des sièges normaux.
Waira Nina, Nigamon Tunai. Photo par Antoine Raymond.
Plus que tout, ce que je sais vaguement, était que cette pièce allait porter sur l’eau, et son rapport avec les communautés autochtones et francophones.
Et bien quelle expérience émouvante! On nous invite à nous asseoir sur la scène même, qui a été transformée en oasis de cuivre, d’arbre et d’eau. Nous ne sommes plus à Ottawa, mais quelque part de magique et somptueux, dans un lieu autre. Grâce à une approche multimédia, au fur et à mesure que la pièce progresse on nous apprend certains enjeux qui m’était personnellement jusque-là inconnus.
Elle porte une certaine qualité journalistique et revendicatrice, partageant des clips audio d’entrevues avec des membres des communautés affectés par la collecte de cuivre. « On ne creuse pas dans le ventre de notre mère » nous partage cette pièce, référent aux philosophies autochtones quant à la terre et comment l’homme blanc ne respecte pas cette idéologie.
Somme toute, c’est une expérience théâtrale qui prend le temps de prendre le temps, avec des mouvements lents et mesurés, intentionnel. On se fait transporter dans un monde magnifique où l’on accepte l’invitation de s’asseoir, de prendre un souffle, et d’apprécier.
Cette pièce serait recommandable pour des familles avec des enfants, les acteurs étant disponibles après la performance pour discuter avec l’audience et explorer la scène.
Nigamon/Tumai a joué de 10-13 Septembre.
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